Aînés en perte d'autonomie
Accompagner un aîné atteint de troubles neurocognitifs au quotidien
Votre proche est atteint de troubles neurocognitifs et vous vous demandez comment l’accompagner de façon adéquate au quotidien ? Voici quelques conseils pour accomplir les bons gestes, selon ses capacités.
Accompagner dans la dignité et le respect
Votre proche est une personne à part entière qui a une histoire, une personnalité et des valeurs propres. En ce sens, il mérite qu’on s’occupe de lui dans le respect, la dignité et la bienveillance.
Il devrait pouvoir bénéficier de la meilleure qualité de vie et de soins possibles, adaptés à ses besoins, à ses habitudes et à ses désirs, et ce, peu importe l’évolution de la maladie.
Votre proche a également besoin d'être traité d’égal à égal et que votre relation soit basée sur le partage et la collaboration.
Encourager l'autonomie
Votre proche ne perdra pas nécessairement ses capacités du jour au lendemain. Il pourrait donc, avec votre aide, poursuivre certaines activités du quotidien aussi longtemps que possible.
Votre rôle est avant tout de lui proposer des outils qui pourront l’aider à effectuer certaines tâches par lui-même. Autrement dit, ne pas faire les choses à sa place, mais plutôt l’accompagner dans chacune des étapes si cela est encore possible.
Vous verrez que d’encourager sa participation pourrait également réduire le risque de conflits entre vous et avoir un effet bénéfique sur votre relation.
Voici quelques suggestions pour vous aider à encourager son autonomie :
- Lui permettre de faire des choix tels que les vêtements qu’il pourrait porter, les repas et les activités de la journée,
- S’ajuster à ses besoins et à ses capacités en surveillant sa réaction. Ne pas oublier qu’il y a de bonnes et de moins bonnes journées,
- Si votre proche a besoin de plus d’aide qu’il ne le laisse paraître, trouver un moyen afin qu'il n'ait pas un sentiment d'échec et choisir une activité dans laquelle vous lui reconnaissez des habiletés,
- S’armer de patience et accepter d’aller à son rythme, ce qui vous aidera à obtenir une meilleure collaboration de sa part,
- Accepter que tout ne sera pas parfait.
Viendra un moment où votre proche perdra la capacité de poursuivre ses activités seul et où votre assistance deviendra constante.
Pour mieux vous préparer à cette éventualité, remplissez ensemble le Guide des besoins et des habitudes de vie de la personne aidée (L’Appui).
Activités de la vie courante : les bons gestes à accomplir
En tant qu’aidant, vous constaterez sans doute que votre proche ressent des émotions et réagit à son environnement malgré la progression de la maladie et la perte de ses habiletés.
Un vêtement difficile à enfiler, un souvenir qui ne lui revient pas, une tâche qu’il n’arrive plus à accomplir sont autant de raisons qui pourraient susciter chez lui de la colère, de la déception ou de la peur.
En étant à l’écoute de ses désirs et conscient de ses capacités, vous pourriez réduire ses insécurités, ses frustrations et peut-être même calmer ses angoisses.
Pour ce faire, nous vous proposons de mettre en place quelques stratégies, au quotidien, qui vous aideront à rendre vos journées plus agréables à l’un comme à l’autre :
- Adapter ses activités à ses capacités du moment,
- S’en tenir à l’essentiel les jours où la coopération est plus difficile,
- Établir une routine sécurisante et facile à suivre en tenant compte de ses habitudes d’avant la maladie,
- Diviser les tâches en étapes simples.
S’habiller n’est pas une activité aussi simple qu’on le croit, car elle comporte plusieurs étapes et demande plusieurs habiletés. En prévoyant du temps et des astuces pour faciliter l'habillage, vous favoriserez l’autonomie de votre proche.
Par exemple, vous pourriez lui proposer un choix limité de vêtements à porter ou réduire les options disponibles dans sa garde-robe. Vous pourriez aussi préparer l’ordre des vêtements qu’il doit enfiler ou encore choisir des vêtements faciles à porter.
Apprenez-en plus sur les étapes à suivre pour l’accompagner dans cette activité :
Habillage déshabillage
Source : Savoir Être Aidant
Il se peut que votre proche ait besoin de votre aide pour se brosser les dents ou faire sa toilette, à mesure que la maladie progresse.
Pour l’aider à conserver son hygiène dentaire, il existe plusieurs conseils bucco-dentaires, par exemple lui montrer étape par étape la marche à suivre, lui proposer une brosse à dents électrique s’il peut en tolérer le bruit et la sensation ou encore en discuter avec un dentiste pour obtenir des astuces supplémentaires.
Pour ce qui est de la toilette, gardez en tête que prendre son bain est une activité intime qui devrait permettre à toute personne de se détendre et de relaxer.
Si l’environnement du bain n’est pas adéquat, cette activité pourrait toutefois créer de l’inquiétude et de la tension chez votre proche.
L’important est donc de s’assurer que vous avez bien éliminé tous les enjeux potentiels. Pour ce faire, vous pourriez vous poser les questions suivantes :
- Quelles sont les habitudes de votre proche et sont-elles respectées ?
- A-t-il une peur qui peut s’expliquer ? Par exemple, a-t-il de la difficulté à repérer la profondeur du bain ? A-t-il peur de glisser, d’entrer dans le bain ou d'en sortir ?
- A-t-il perdu toute envie de se laver ou de prendre soin de lui ?
Vous vous demandez comment faciliter l'heure du bain ? L’idée est de rendre cette expérience, dans la mesure du possible, agréable, non pressante et réconfortante en conservant une routine stable et sécurisante.
Entrer et sortir du bain
Source : L'Appui
L’heure des repas peut être une source de frustration et d’incompréhension à bien des égards lorsqu’on s’occupe d’une personne atteinte d’un trouble neurocognitif.
Votre proche vous dérange lorsque vous préparez le repas, refuse de manger ou semble confus devant son plat ?
Pour mieux vous aider à appréhender cette activité de la journée, référez-vous aux conseils à appliquer en fonction du stade de la maladie.
Votre proche souhaite participer à la préparation des repas ?
Faire participer votre proche à la préparation des repas vous permettra de l’occuper et de lui donner confiance en ses capacités.
Il suffit de :
- Présenter une à deux consignes à la fois, simples et précises,
- Diminuer ses attentes et ses exigences,
- S’adapter à ses capacités du moment,
- Encourager sa collaboration et le féliciter pour son travail.
INTERAGIR - Difficultés avec les consignes
Source : L'Appui
Votre proche est partiellement autonome dans une cuisine ?
Pour faciliter son autonomie dans la cuisine, vous pourriez mettre en place quelques astuces. Par exemple :
- Privilégier des aliments faciles à préparer,
- Indiquer à l'aide de mémos les instructions pour l'utilisation de certains appareils et des rappels pour éteindre les appareils chauffants,
- Mettre en évidence les ustensiles qui pourraient être utiles à la cuisson ou à la préparation des aliments,
- Placer des petits mots à des endroits stratégiques dans la maison ou dans son téléphone pour lui rappeler de manger,
- Avoir recours à des services de livraison et des services de traiteur tels que la Popote roulante. Si votre proche habite seul, vous pouvez également faire une demande pour qu'un intervenant du CLSC passe à quelques reprises au cours de la semaine pour vérifier que votre proche s’alimente bien, qu’il a suffisamment d’aliments dans son réfrigérateur et que ceux-ci ne sont pas périmés.
Votre proche manque d’appétit ou a perdu tout intérêt pour se nourrir ?
Il se peut que manger trois repas par jour à heures fixes ne soit pas idéal pour votre proche. Suivez son rythme et optez plutôt pour des petites portions ou des collations nutritives à manger plusieurs fois dans la journée.
Votre proche a besoin d’aide pour s’alimenter ?
Assurez-vous d'avoir un bon contact visuel avec votre proche lorsque vous le nourrissez et, surtout, allez à son rythme afin d’éviter qu’il ne refuse de manger.
S’il détourne son attention, attendez qu'il revienne vers vous avant de lui offrir une nouvelle bouchée ou ramenez doucement son attention vers vous et continuez le repas. Cela aidera à obtenir sa coopération.
Votre proche ne reconnaît plus les ustensiles ?
Vous pourriez opter pour des bouchées qui se mangent facilement avec les mains : omelette-muffin, sandwich, trempette et crudités, fromage et craquelins, repas chaud servi sur un petit pain, etc.
Votre proche refuse de boire ou de manger à cause de son incontinence ?
Il se pourrait que votre proche ait de la difficulté à retenir sa vessie. S’il craint de s’échapper, il évitera peut-être de boire de l’eau et risquera de se déshydrater. Cela pourrait être la même chose pour l’incontinence fécale. Dans un cas comme dans l’autre, il serait bon de consulter un médecin pour obtenir un avis sur les options qui s’offrent à vous.
Prendre la bonne dose de médicaments, à la bonne fréquence, au bon moment et de la bonne façon peut être très difficile pour une personne atteinte de troubles neurocognitifs, ce qui peut entraîner des conséquences sur sa santé.
Pensez à rassembler tous les médicaments au même endroit et à en garder une liste à jour. Soyez attentifs aux effets secondaires des médicaments et informez le pharmacien au moindre changement de l’état de santé de votre proche.
Vous pourriez également ajouter des rappels dans votre téléphone ou des mémos dans votre agenda pour faire des vérifications ponctuelles du pilulier de votre proche.
Votre proche n'aura peut-être pas la capacité d'entretenir sa résidence comme autrefois mais, avec un peu d'aide, il peut être possible de l'encourager à accomplir certaines tâches par lui-même. Par exemple :
- Essuyer la vaisselle,
- Épousseter,
- Arroser les plantes ou jardiner,
- Aller chercher le journal ou le courrier.
Se tenir debout, marcher, réagir rapidement, bien percevoir son environnement sont autant de capacités qui peuvent se détériorer au fur et à mesure que progressent les troubles neurocognitifs.
Au fil du temps, vous constaterez peut-être que votre proche a besoin d’assistance pour :
- Marcher,
- S’asseoir sur une chaise ou un fauteuil et se relever,
- Se lever de son lit,
- Entrer dans le bain ou en sortir,
- Se relever du sol après une chute,
- Entrer dans un véhicule ou en sortir.
Pensez à bien sécuriser l'environnement de votre proche afin d’éviter qu’il ne se blesse. Vous pourriez également apprendre une série de mouvements sécuritaires et de techniques pour prolonger son autonomie afin de l’assister dans ses déplacements.
Pratiquer des activités variées permet de stimuler les fonctions cognitives et, par la même occasion, de vous divertir tous les deux. Par exemple, vous pourriez jouer à des jeux de société, à des jeux de mémoire en ligne, regarder des albums de photos, lire un livre ensemble, etc.
Il suffit de trouver des activités adaptées au rythme, au goût et aux capacités de votre proche.
L’exercice physique peut également avoir plusieurs bienfaits sur la santé de votre proche comme prévenir les chutes, améliorer son sommeil, augmenter son appétit ou encore avoir une meilleure estime de soi.
Pour pouvoir accompagner son proche dans la pratique d’une activité physique, assurez-vous toutefois qu’il puisse accomplir les exercices de façon sécuritaire en suivant quelques conseils pratiques pour être actif.
Les troubles neurocognitifs peuvent avoir des répercussions importantes sur le cycle normal du sommeil.
Votre proche pourrait avoir du mal à trouver le sommeil la nuit ou à se rendormir. Il pourrait prendre l’habitude de dormir le jour ou encore avoir de grandes périodes d’agitation l’après-midi, ce qu’on appelle le « syndrome crépusculaire ».
Pour favoriser des cycles éveil-sommeil stables, assurez-vous de maintenir un éclairage adéquat lors des périodes d’éveil. Par exemple, évitez de maintenir les rideaux fermés toute la journée et allumez les lampes en soirée.
Voici quelques éléments à surveiller pour assurer le meilleur confort possible de votre proche lorsque le sommeil devient un problème :
- Confort de la chambre (température agréable, faible luminosité, confort du lit, etc.),
- Routine stable avec horaire fixe, repas léger en soirée,
- Informations sur la médication et ses effets (certains médicaments peuvent empêcher de dormir),
- Exercice physique et bonne alimentation (éviter alcool, caféine et nicotine).
Si la situation vous inquiète ou semble s’aggraver, n’hésitez pas à consulter un médecin afin d’évaluer la situation.
De l'importance d'établir une routine
Au fil de ses journées, votre proche pourrait vivre des moments de lucidité entrecoupés de moments de confusion. Il pourrait également oublier certains rendez-vous, ressentir de l’anxiété par rapport à certaines activités, etc.
Définir des routines et des rappels pourra donc aider votre proche à :
- Réduire son anxiété,
- Savoir à quoi s’attendre,
- Augmenter son autonomie,
- Favoriser une meilleure relation de confiance envers vous,
- Structurer ses journées et éviter d’oublier des rendez-vous ou la prise de médicaments.
Pour ce faire, vous pouvez utiliser des stratégies quotidiennes, par exemple :
- Suivre la routine à laquelle votre proche a été habitué,
- Respecter l’ordre dans lequel il aime entreprendre ses tâches ou ses activités (cela le sécurisera),
- Utiliser des aide-mémoire et des astuces pour effectuer des rappels tels que des mots écrits et des étiquettes ou encore des images s’il a de la difficulté à lire,
- Utiliser une alarme qui permet des rappels,
- Séparer une tâche en plusieurs étapes.
… et de prévoir un plan de match en cas d’urgence
Planifier les urgences peut être un bon moyen de réduire les inquiétudes.
En rassemblant toutes les informations importantes, vous serez également plus en mesure de réagir si votre proche a un accident, ou encore s’il arrive un changement dans son état de santé ou dans le vôtre.
Voici quelques exemples d’informations à conserver à portée de la main :
- Une liste des médicaments et des informations importantes sur l’état de santé de votre proche,
- Son numéro de carte d’assurance-maladie,
- Les noms, adresses et numéros de téléphone des médecins, hôpitaux et cliniques,
- Son horaire de rendez-vous avec les médecins et spécialistes,
- Une liste à jour des coordonnées des fournisseurs de services et des programmes auxquels participe votre proche,
- Les noms et numéros de téléphone des proches et amis à contacter en cas d’urgence.
Témoignages
Accompagner une personne vivant avec un trouble neurocognitif
Source : Au fil du temps (Ordre des psychologues du Québec)
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Mise en garde
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